Savez-vous qui et quoi vit sur le terrain des possibles à Orry-la-Ville ?
L’apéro Biodiversité du 29 juin 2024 au terrain des possibles, aménagé cette année par Orry en transition, a été l’occasion de mieux faire connaissance avec certaines espèces qui fréquentent le lieu. Pendant une demi-heure, une quinzaine de personnes ont arpenté le terrain pour identifier les insectes et plantes grâce à l’application gratuite Obsidentify. Bilan : 20 plantes, 1 lichen, 1 punaise, 2 mouches, 1 fourmi et 3 coléoptères, plus ou moins connus, ont été observés de plus près.
L’observation du terrain a été suivi d’une passionnante balade en forêt, commentée par Pierre Bouilllon, responsable de l’unité territoriale Oise-Ouest-Trois-Forêts de l’Office National des Forêts (ONF), une source intarissable pour mieux comprendre l’état de la forêt de Chantilly.
Voici le détail des plantes et insectes observés :
Coléoptères
Le clairon des abeilles. Ce petit prédateur rayé noir et rouge chasse les autres petits insectes qui se baladent sur les fleurs, mais il se nourrit aussi de pollen. La femelle pond ses œufs à proximité des nids de diverses abeilles solitaires et sauvages. Ensuite, les larves se nourrissent du contenu des nids de celles-ci : pollen, œufs, larves, etc.
L’œdémère ochracé. Leurs mâles possèdent des fémurs postérieurs particulièrement renflés, d’où leur nom : œdemera, ce qui signifie « cuisses renflées ». Les adultes affectionnent le pollen, mais les larves sont xylophages et mangent les branches, troncs ou racines des arbres morts ou vivants dans lesquels ils vivent.
Le téléphore fauve. L’espèce est notamment un important pollinisateur du châtaignier, loin devant l’abeille mellifère car ces dernières ne visitent pas les fleurs femelles. Ce sont également des prédateurs d’autres espèces floricoles. Les larves, velues, habitent à terre et se nourrissent d’escargots et de petits insectes.
Fourmis
La fourmi noire des jardins. Cette fourmi aime vivre en symbiose avec les pucerons ou les cochenilles. En échange de nourriture, les fourmis assurent la protection des ceux-ci contre leurs prédateurs. Pour se faciliter la tâche, il arrive que les fourmis déménagent, sans autre forme de procès, leurs alliés en les installant sur des plantes à proximité de leur nid.
Mouches
L’anthomyiidée (indéterminée). Il existe 200 espèces de mouches en France. La détermination de l’espèce exacte nécessite souvent l’étude des organes génitaux du mâle…
Melanostoma scalare. Les larves de cette mouche de la famille des syrphes se régalent de pucerons (les jardinier.es les adorent !), pendant que les adultes butinent les fleurs des jardins, prairies et buissons fleuris.
Punaises
Le gendarme. Aussi appelé, « diable » ou « cherche-midi », en raison de son attirance pour le soleil au zénith. Cette punaise inoffensive adore la compagnie de ses semblables. Les gendarmes se nourrissent essentiellement de graines de la rose trémière, de la mauve, de l’hibiscus et de fruits de tilleuls tombés par terre, mais ils peuvent également dévorer les œufs d’autres insectes et des insectes morts (parfois même vivants).
Lichen
Evernie mousse du chêne. Ce lichen est utilisé en biosurveillance de la qualité de l’air pour ses propriétés bioaccumulatrices de métaux lourds et de radioéléments. La mousse de chêne est également un composant de base en parfumerie, notamment de la note « chypre ». Cependant, comme cet extrait peut être allergène, les fabricants de parfum sont obligés de le faire figurer clairement dans la liste des ingrédients de parfums. Aussi ce composé bioactif est de plus en plus remplacé par des produits synthétiques.
Plantes
L’asteracée (indéterminée). Vous ne pensez voir qu’une seule fleur sur cette photo ? Détrompez-vous. En réalité, vous voyez ici un « composé » de fleurs minuscules, réunies en capitule, mimant une fleur unique.
Le brome mou. Considéré comme « mauvaise herbe », le brome mou adapte remarquablement sa hauteur à la teneur en éléments nutritifs du sol. Si le sol est très pauvre, il ne se développe que sous une forme rabougrie, avec parfois qu’un seul épillet.
La carotte sauvage. Sa fleur est une source essentielle de pollen pour les abeilles des sables. Comme pour la carotte cultivée, sa racine, blanc et non orange, est comestible. Elle est même un peu plus sucrée. Ses jeunes feuilles, ses fleurs et ses graines peuvent servir d’ingrédients dans la cuisine. Mais attention ! Il ne faut pas la confondre avec d’autres ombellifères, qui sont parfois toxiques ! La carotte sauvage se distingue par l’odeur de carotte qui se dégage de ses feuilles triturées et par l’unique fleur minuscule de couleur rouge, bordeaux ou brune au centre de l’ombelle.
Le compagnon blanc. Ses fleurs ne s’ouvrent qu’au soir et dégagent alors un fort et agréable parfum destiné à attirer, sur une relative grande distance, les papillons de nuit. De fait, le compagnon blanc refuse l’accès à son nectaire aux autres petits insectes ne possédant pas une longue trompe comme les papillons de nuit.
L’épervière piloselle. Cette astéracée est aussi appelée « Oreille de souris » ou « Oreille de rat » et contient des substances antibiotiques et diurétiques.
La gesse à large feuille. Cette poix vivace est habituellement très visitée par les abeilles solitaires et les abeilles charpentières. Après la floraison, ces plantes développent des gousses qui en s’asséchant se rétrécissent, jusqu’à ce qu’elles éclatent sous forme d’une petite explosion en rejetant leurs graines à plusieurs mètres de distance.
La houlque velue. Les épillets de cette plante herbacée se dispersent par anémochorie (dispersion par le vent), en tant que ballons volants, par hydrochorie (dispersion par l’eau), par l’écoulement des eaux de pluie, et par hydrophilie (adhésion à l’eau). La houlque velue peut avoir une fonction stabilisant pour de sols pollués à l’arseniate, autrefois utilisée dans certains pesticides. De fait, les racines de la houlque velue ont la capacité d’immobiliser les métaux lourds et réduisent ainsi leur dispersion et les risques pour l’environnement.
Le lilas commun. Cet arbrisseau ornemental a été introduit dans les jardins européens vers 1562, à partir des jardins ottomans. L’ambassadeur du Saint-Empire, Ogier Ghislain de Busbecq, l’aurait apporté à Charles de L’Écluse, médecin et botaniste flamand.
La linaire pourpre. Elle fait partie de la famille des scrofulariacées, des herbes aux écrouelles, dont les fleurs évoquent souvent un museau de bête par leur rictus et leurs lèvres (muflier) ou un visage (véronique).
Le liseron des champs. Il est utilisé en jardinage écologique pour attirer les syrphes et limiter ainsi les populations de pucerons. Les fleurs s’ouvrent généralement vers 7/8 heures du matin et se ferment vers 13/14 heures. En temps de pluie, elles restent fermées et sont donc considérées comme des baromètres naturels.
Le millepertuis commun. Les feuilles de cette plante herbacée vivace semblent perforées de « mille trous », d’où son nom « millepertuis ». Ce sont de fait des glandes translucides qui contiennent une huile essentielle. Utilisée en médecine et largement popularisée pour ses effets antidépresseurs, la plante porte de nombreux surnoms dont le plus célèbre est celui d’herbe de la Saint-Jean.
Le noisetier commun. Cet arbuste commence à fleurir très tôt dans l’année et est donc une source importante de pollen pour les abeilles dès que la température est suffisamment élevée pour leur permettre de quitter la ruche à la fin de l’hiver. Lors des journées hivernales chaudes et ensoleillées, seuls les chatons (fleurs mâles) sont visités, car les bourgeons (fleurs femelles et très discrètes) ne dégagent ni parfum ni nectaire. Un seul chaton contient environ 2 millions de grains de pollen. La pollinisation s’effectue par le vent.
L’orge queue-de-rat. Cette plante herbacée est commune dans les prairies dégradées.
L’origan ou marjolaine sauvage. Le nectaire de cette plante herbacée vivace, très apprécié par les abeilles et les papillons, est très mellifère et peut contenir jusqu’à 76% de sucres. L’origan est utilisé en cuisine comme condiment ou pour aromatiser des vins blancs. Ses propriétés antiseptiques sont connues depuis l’Antiquité.
La pâquerette est une des fleurs les plus connues de la famille des astéracées. De janvier à novembre, chaque rosette de feuilles produit continuellement des tiges à fleurs uniques. La pâquerette résiste aux tondages à ras du sol, aux piétinements et aux herbicides. Elles sont comestibles et ont de plus des vertus médicinales.
La patience sauvage est un nom vernaculaire pouvant désigner indifféremment deux espèces de plantes à fleurs différentes du genre Rumex : Rumex crispus ou Rumex obtusifolius.
La luzerne d’Arabie. L’homme s’en sert comme plante fourragère ou comme engrais vert, c’est-à-dire elle n’est pas récoltée, mais laissée sur place comme paillis ou enfouie à l’état vert, afin d’améliorer la structure et la fertilité du sol.
Le trèfle des prés. Pour voler le nectaire de ce trèfle, qui se trouve à la base d’un tube de 9 à 10 mm de long, les bourdons « à long bec » (7 à 9 mm) doivent brisent le tube de la corolle. Ces trous creusés par les bourdons sont ensuite utilisés par les abeilles, dont la trompe ne fait que 6 à 6,5 mm. Comme la luzerne d’Arabie, ce trèfle est aussi largement cultivé comme plante fourragère et utilisé comme engrais vert pour enrichir les sols en azote. Il est comestible et a des vertus médicinales.
Le troène commun. Le nectaire de cet arbuste est très apprécié par les abeilles, les mouches et les papillons. En fin de l’hiver, ses fruits, toxiques pour l’homme, nourrissent près de 20 espèces d’oiseaux. Les baies mûres du troène commun étaient également utilisées comme colorant après exposition au gel, notamment pour teinter la laine d’un bleu profond.
La verveine de Buenos Aires. Les fleurs fournissent du nectaire et attirent de nombreux insectes, en particulier les abeilles mellifères, les bourdons et autres abeilles sauvages, les papillons et les syrphes. Originaire des régions tropicales d’Amérique du Sud, elle est classée dans certaines régions des Etats-Unis comme plante envahissante.